Essais sur les contenants au Moyen Âge
Enfermer, protéger, conserver est une nécessité, un devoir pour toute civilisation. Le Moyen Âge n’échappe pas à la règle. Les réceptacles du sacré – Graal, ciboires, châsses ou reliquaires – sont nombreux et d’une importance considérable. Ne s’agit-il pas d’enclore ce qu’il y a de plus précieux ? les parfums, les produits de la pharmacopée ou le souvenir d’une vie. Plus que tout autre témoignage, le corps humain est mémoire, porteur de l’espoir de la résurrection. Enclore, c’est continuer à faire vivre dans l’attente du renouvellement. Le Moyen Âge ne connaît pas la boîte mais l’écrin, le manuscrit serré entre ses impressionnants plats de reliure… Voici donc que prend vie une extraordinaire diversité d’objets, fruits de l’ingéniosité, du savoir technique, de la création artistique. Les contenants suffisent à évoquer un mode de vie – pensons à la place qu’occupaient le potier ou le tonnelier dans la société médiévale. Ils ont leur propre histoire, celle de leur production, celle de leur usage, celle de leurs circuits commerciaux et, – ce n’est pas le moins important – de leur réutilisation. L’écrit, le livre, c’est le dépôt, le contenant de tout le savoir de l’humanité, toujours dans l’attente du lecteur qui sait redonner vie au passé…